Favorisant le développement sensoriel et moteur, la peinture est aussi source de relation sociale.
Le développement sensoriel
Développement de l'ouïe (bruits des papiers, de la peinture remuée ou posée sur le papier),
de l'odorat (odeur de la peinture),
du toucher (l'enfant utilise les mains, les doigts, les pieds... il découvre son corps),
de la vue (couleurs lumineuses ou non, formes et figures, plan de peinture vertical ou horizontal...)
et du goût (les enfants goûtent d'eux-même la peinture, choisie pour être non toxique).
Le développement moteur
L'enfant affine la préhension par l'utilisation de divers ustensiles (pinceau, brosse, rouleau...) Il dissocie ses doigts par la trace de la main, puis avec un seul doigt. Il coordonne ses mouvements par la manière de tenir le pot d'une main et le pinceau de l'autre.
L'enfant précise ses gestes : dans un premier temps l'ensemble du corps accompagne la main, puis le geste s'affine et seule la main et le poignet travaillent.
La peinture : premiers pas vers l'écriture ; maîtrise du mouvement ; contrôles de la direction ; ébauche du graphisme ...
La relation sociale
Faire de la peinture, c'est surtout manipuler. Nous retrouvons donc de nombreux points communs avec la manipulation de matières molles.
Peindre, c'est également une manière de s'exprimer, par le choix des couleurs, par le geste, par la réticence, par l'espace qu'il occupe sur la feuille, la petite histoire qui accompagne le dessin. Il extériorise des sentiments, des pulsions, voire des fantasmes.
Exemple : un enfant roule une voiture dans la peinture, puis sur une grande feuille. L'enfant, en peignant, se voit conduire. Il nous emmène à la mer !
Au départ, la trace de l'enfant laissée sur la feuille est due au hasard. Pour lui, c'est magique !Progressivement, il va réaliser qu'il est l'acteur et donc aura envie de recommencer, de reproduire le geste.
Peindre, c'est apprendre à partager : partager les pots de peinture, partager parfois la feuille de papier.
Importance de l'adulte qui encadre dans un atelier
Le cadre d'accueil de l'enfant doit être ouvert pour que chacun s'exprime en fonction de son histoire sociale. Cette rencontre doit être une relation authentique du partage de plaisir et d'émotion dans le respect scrupuleux de la liberté de l'enfant.
L'adulte est garant de la mise en place des limites et bien-être de l'enfant dans l'atelier de peinture.
L'adulte doit respecter le caractère de l'enfant et le laisser aller à son rythme lent ou rapide. Il doit aussi le laisser découvrir.
Dans ce lieu approprié prêt à recevoir le petit groupe, l'adulte pourra proposer différentes techniques qu'il aura auparavant expérimentées lui-même.
Tout comme il présentera les nouveaux ustensiles : éponges, rouleau, bouchon, brosse. Il répétera les consignes.
L'adulte peut proposer les couleurs primaires et progressivement amener de nouvelles couleurs.
L'adulte veillera à ce que l'enfant soit habillé avec des vêtements qui ne risquent rien pour éviter de dire à l'enfant de faire attention à lui ou à l'autre.
L'adulte facilite la prise de contact avec la peinture : dédramatiser le contact du toucher (qui salit), bien expliquer que cela se lave (avoir des chiffons pour essuyer si cela gêne).
Encourager et rassurer l'enfant qui prendra du plaisir. S'il ne veut pas, ne pas forcer : proposer des crayons ou le laisser observer les autres. En général, si on agit avec de la patience, l'enfant trouvera du plaisir. Il faut parfois plusieurs séances.
L'importance de l'échange parent-enfant
Les parents ne doivent pas être mis à l'écart car le rapport parent-enfant est très important : il faut leur donner la place qui leur est due par le dialogue de l'activité vécue par l'enfant.
Faire parler l'enfant, par l'intermédiaire de la création, de l'instant vécu, tout en respectant le désir de l'enfant qui veut (ou pas) raconter.
Les oeuvres plastiques sont des médiateurs privilégiés de l'échange avec les adultes, l'enfant et les parents.
Les adultes et les parents doivent oeuvrer ensemble pour le plus grand bénéfice de l'activité. La couleur
La couleur est une longue histoire. Autrefois les peintres utilisaient des pigments et fabriquaient leurs peintures. Actuellement, les couleurs se trouvent toutes prêtes, produits de synthèses chimiques.
Pour les enfants, il y a une gouache toute prête et en poudre (plus facile à conserver, mais le dosage de l'eau est plus difficile). On classe généralement les couleurs selon qu'elles sont froides (exemple, le bleu) ou chaude (exemple, le rouge).
La couleur semble être codifiée par la culture, d'après M. Busotin dans la "Signification des couleurs". Par exemple le jaune et rouge représentent le cirque, le noir représente l'hiver, le jaune représente la terre etc.
Eugène Chevreul, chimiste français (1786-1889) par l'intermédiaire du cercle chromatique, a inventé la théorie des couleurs :
La couleur primaire : jaune, bleu, rouge
La couleur secondaire :
jaune + bleu = vert
bleu + rouge = violet
rouge + jaune = orange
toutes les couleurs réunies = noir
le blanc, c'est l'absence de couleur.
Souvent, l'enfant fabrique des couleurs. Il trouve sa couleur particulière. Lui suggérer ses premières expériences sur une autre feuille que son dessin, comme une palette.
Il découvrira mieux les différentes nuances possibles. C'est souvent par l'expérience que les artistes apprennent à maîtriser les couleurs, les harmonies et les mélanges.
Comme les enfants, les peintres découvrent sans cesse de nouvelles couleurs qui constituent un moyen d'expression personnel. La consistance
La peinture peut être liquide ou épaisse. On peut y ajouter :
- du produit vaisselle (peinture plus lisse)
- de la poudre à laver (lessive) (peinture plus rugueuse)
- de la colle blanche liquide (peinture plus épaisse, mais qui glisse)
- des paillettes (plus joli)
- du sable (peinture épaisse et rugueuse)
Les ustensiles
On peut utiliser des pinceaux, brosses, bouchons, chiffons, éponges, pochoirs, voitures, rouleaux, ... avec la main entière ou le bout du doigt, avec les pieds...
D'autres objets que la peinture peuvent être utilisés : les pastels craies de couleur (sec ou gras), les crayons, les feutres, les encres (avec un pinceau).
Les techniques de peinture
Choisir un papier différent
- mat, rugueux ou lisse
- mouillé, sec ou froissé
- papier blanc ou de couleur
Technique du souffle :
souffler sur la peinture avec une paille
Technique de la bruine :
une brosse frottée sur une passoire
Technique avec une bille :
dans une boîte à chaussure, mettre une feuille de papier et faire rouler la bille.
Technique avec essoreuse à salade :
mettre une feuille de papier dans le fond de l'essoreuse, de la peinture et tourner !
Technique du monotype :
avec une plaque de verre ou de plastique : peindre la plaque, faire un dessin avec un stylo, poser une feuille dessus, soulever... le dessin est reproduit sur la feuille. - article du site " http://www.issy.com/index.php/fr/parents/petite_enfance/eveil_a_la_peinture/les_techniques_de_peinture "